Couches lavables : le bilan de presque 3 ans d’utilisation !

Waouh, presque 3 ans de couches lavables au compteur ! Et oui, notre fille est née en septembre 2016, et nous avons commencé à lui mettre des CL à 3 semaines, ce qui fait que nous avons évité de mettre à la poubelle environ 4500 couches jetables soit 1200 € !!! C’est énorme. Notre poubelle nous remercie et la planète aussi, sans parler des petites fesses de Lena, qui ont évité par la même occasion d’être en contact avec de nombreux produits chimiques cancérigènes et autres perturbateurs endocriniens.

J’aimerai partager notre expérience, pour vous expliquer quelles ont été nos réussites ou nos difficultés à l’usage, et pourquoi il est somme toute facile de franchir le cap, il suffit juste d’une bonne organisation !

Comme je l’avais déjà expliqué dans un premier article sur le sujet au début de notre expérience, nous avions d’abord démarré avec un kit de CL en location, pour voir ce qui était le plus adapté, les modèles de couches que l’on préférait utiliser, et les différentes matières qu’il existe sur le marché, car, oui, c’est quand même un vaste sujet, et il en existe de très nombreuses sortes.

Notre choix s’est très vite porté sur la marque
Bambino Mio, marque anglaise de couches lavables reconnue dans le monde entier depuis 1997. J’ai trouvée en seconde main (un lot sur le boncoin de différentes tailles pour 100€), avec des couches en 2 parties (TE2) mais aussi les couches TE1 qui sont plus pratiques je trouve pour la journée et notamment à la crèche. A ce jour, nous utilisons toujours cette marque que nous trouvons vraiment top ! La seule problématique, est la fabrication qui n’est pas locale, et le coton n’est pas bio, mais pour avoir tester différentes marques au commencement, il est tout de même difficile de trouver LA marque qui va répondre à tous les critères  (fabrication locale, éthique, bio, abordable financièrement). J’ai donc fait le compromis de prendre quelque chose qui marchait avec mon enfant, et que je pouvais trouver facilement en seconde main. Cependant, il faut faire attention quand on n’achète pas neuf, que les couches soient toujours en bon état, car selon l’entretien, les scratches et élastiques peuvent être endommagés et réduire l’efficacité. A chacun donc de faire son propre choix.

En plus d’être efficaces et très faciles à utiliser, elles ont d’adorables motifs animaliers qui changent selon les collections, de quoi ravir et convaincre tous les parents de passer aux CL !

La dernière collection en date de ce mois d’août, « la vie des insectes 2 », est d’ailleurs absolument ravissante, avec cette fois-ci des motifs d’escargots, d’abeilles, d’arc en ciel et de rayons du soleil !

La marque Bambino Mio nous a offert un lot de 4 couches de cette collection ainsi que 3 nouveaux boosters imprimés pour que l’on poursuive l’aventure !

Je vous propose de voir maintenant les différents points pour réussir une expérience CL et le vivre sereinement en toute situation.

1. L’équipement

2 choix s’offrent à vous, soit vous achetez du neuf, soit de l’occasion.

Pour notre part, nous avons commencé par acheté un gros lot d’occasion, et au fur et à mesure, nous avons rajouté quelques couches en plus, en fonction des tailles, et de l’usure. Parfois j’ai acheté du neuf. Mais en revendant par la suite ce dont je ne me servais plus, je n’ai pas beaucoup dépensé au total.

J’aimerai aussi vous parler de la quantité nécessaire pour avoir un bon roulement. Il est très important d’avoir suffisamment de couches pour tenir au moins 48h sans en laver. Dans notre cas, on avait besoin de 5 à 6 couches par jour au moins, et nous avions une bonne vingtaine de couches pour permettre à celles qui étaient lavées de bien sécher, et en hiver, cela prend plus de temps qu’en été (nous n’avons pas de sèche-linge car beaucoup trop énergivore, et de toute façon il n’est pas conseillé de sécher les couches en machine, ça les abime beaucoup trop vite ).  Depuis qu’elle a 2 ans, nous n’utilisons plus de couches en journée, sauf pour la sieste, et la nuit, nous pouvons donc attendre 4 jours sans faire de machine.

Je rajoute également les lingettes en tissus éponge qu’il est essentiel d’avoir en grand nombre pour le change, pour éviter d’être à cours entre 2 machines, ici nous avions une vingtaine de lingettes que j’avais cousu moi-même pendant mon congé maternité. Il en existe aussi à la vente sur de nombreux sites, ou en magasins bio. J’utilise aussi de temps en temps un vieux gant de toilette et ça fait très bien l’affaire.

       2. L’utilisation

L’utilisation d’ une CL revient au même qu’une couche papier, à la différence près qu’il ne faut pas avoir peur de bien la serrer pour éviter les fuites. En effet, avec les mouvements du bébé, la couche peut vite se détendre, et ensuite peut favoriser les fuites. Selon le modèle de la couche, il va falloir plier à l’intérieur un lange en coton pour retenir les urines, il existe d’ailleurs différentes façons de les plier selon le sexe de l’enfant, en effet pour une fille, on privilégiera un pliage avec plus de matière devant pour une meilleure efficacité. Il existe aussi des « boosters » (sorte de grand rectangle en éponge ou en bambou pour améliorer l’absorption) que l’on peut rajouter dans le lange ou la couche TE1. Plus l’enfant grandit, plus les couches seront saturées rapidement, il faut donc investir dans ce genre d’accessoires. Et enfin, dernier étape, le voile que l’on rajoute à la fin pour retenir les selles. Ici, nous en avons en micro polaires que l’on lave à chaque fois. Cela évite de jeter dans les toilettes un voile en papier (certe biodégradable, mais selon les stations d’épuration, il n’est pas toujours évident que la matière ait le temps de se dégrader, même problème avec les lingettes que l’on trouve pour un peu tout et n’importe quoi et qui se retrouvent coincées dans les boues des stations d’épuration, une catastrophe écologique !).

Voici une vidéo qui vous permet de voir le fonctionnement d’une couche TE1 par exemple :

Pour la couche de nuit, il est recommandé de mettre un booster en plus, et un lange un peu plus grand, car pour passer la nuit complète sans l’ombre d’une fuite, il va falloir augmenter l’absorption de la couche. Il est vrai que la couche est beaucoup plus grosse que celles de jour, mais cela est inévitable pour que ça fonctionne, notre fille dort 12h en général, et il n’y a jamais de fuites au réveil.

Question habillage, oui, les CL font forcément un plus gros « popotin », mais c’est normal, je conseille donc de prendre une taille de body supplémentaire pour éviter que l’enfant soit trop serré. Quand on voit en comparaison l’épaisseur ultra slim des couches papier, ça pose quand même question quant à la quantité de poudre absorbante quelles doivent contenir pour avoir un « effet au sec » pendant plus de 12h … (voir dans mon 1er article CL, ingrédient chimique SAP ou Polyacrylate de Sodium = cancérigène !)

       3. Le lavage

Il est primordial d’avoir une bonne routine de lavage pour ne pas abîmer trop vite les CL. Au tout début de notre expérience, nous ne savions pas tout, cela est bien normal ! J’ai donc fait l’erreur de laver les couches avec une lessive maison au savon de Marseille, oh malheur !!!! En effet, il est complètement déconseillé d’utiliser ce genre de lessive, car elle laisse un film gras sur le tissus qui les rend imperméables … bonjour les fuites !

J’ai alors mis en pause ma recette de lessive maison, pour revenir à la lessive Biocoop en vrac (ok pour les CL) et depuis, aucun soucis.

Concernant les cycles de lavage, il est aussi recommandé de laver une première fois les couches sur un programme court (30 minutes) à froid ou à 30 degrés, pour effectuer une sorte de rinçage, et ensuite lancer un cycle plus long à 60 degrés pendant 1h30 pour que les couches aient le temps d’être bien lavées. Des « sceptiques » me diront « mais c’est pas écologique de faire des machines à laver pour les couches alors, tu gaspilles beaucoup trop d’eau ??? », la réponse est : « oui, nous utilisons de l’eau en plus pour les laver, et la machine pour l’électricité, mais la solution du lavable est forcément plus écologique que le jetable, car ne l’oublions pas, pour fabriquer une couche papier jetable, 120 m3 d’eau sont nécessaire !!! »

De plus, ne surtout pas utiliser d’adoucissant chimique et parfumé, mais un peu de vinaigre blanc pour éviter les mauvaises odeurs, et les assouplir en même temps. Attention également aux lessives liquides parfumées chimiquement, qui pourraient irriter la peau des enfants, nous avons fait le test une seule fois, et notre fille a fait une hyper réaction cutanée, elle était toute rouge au niveau de la couche.

Normalement, si la routine de lavage est effectuée comme expliquée au-dessus, il ne devrait pas y avoir besoin de faire un décrassage des couches. Cependant si vous choisissez de les acheter d’occasion, il sera tout de même conseillé de les décrasser avant de les utiliser. Pour se faire, je conseille de les faire tremper dans une bassine d’eau chaude avec 2 cuillères à soupe de percarbonate de soude (blanchissant très actif) et de lancer un cycle de lavage comme d’habitude.

Si vous avez des taches récalcitrantes, je recommande également de faire sécher vos couches en extérieur quand cela est possible, le soleil est le plus puissant des blanchissants et détachants !

       4. Le stockage

Nous avons détourné notre seau poubelle pour le recyclable, pour le stockage des couches à laver, et la contenance était parfaite pour tenir 48h ou plus. Nous les mettons donc directement dans la poubelle sans les rincer (sauf quand il y a des selles), et sans filet de lavage, j’avais essayé une fois au début, et je ne trouvais pas très pratique en fait ,et je trouvais que les couches ne bougeaient pas assez dans la machine, donc le lavage n’était pas optimal.

Il est possible de mettre une lingette en tissu imbibé d’huile essentielle de tea tree dans le seau si on est sensible aux odeurs, ici nous ne mettons rien, par contre c’est vrai qu’au moment de mettre le tout à la machine pour les laver, il se forme une odeur assez forte d’ammoniaque (odeur de l’urine transformée) et ça peut piquer un peu le nez !

5. L’apprentissage de la « culotte » !

Je n’aime pas parler de « propreté » comme on le fait pourtant partout, y compris dans les crèches ou écoles, pourtant les enfants portant des couches ne sont pas sales, hein, on est bien d’accord, il est donc inapproprié de parler de « propreté » mais plutôt de « continence ». Appelons un chat un chat !

J’ai l’impression que les enfants ayant porté des CL ont un ressenti plus fort des couches, et donc seraient continents plus rapidement, quoique ce n’est pas toujours vérifié. En tout cas, chez nous, Lena a commencé à aller faire pipi aux toilette à 2 ans, ce qui est relativement tôt par rapport à la moyenne. Il est en tout cas tout à fait inutile de forcer un enfant à aller au pot ou aux toilettes s’il ne l’a pas décidé tout seul. C’est une question physiologique avant toute chose, donc ne soyons pas trop pressé. Quand cette transition se fait sentir, on peut éventuellement opter pour des culottes d’apprentissage qui sont plus épaisses que des culottes en coton, car elles sont en éponge, mais pas étanches, cela permet juste de limiter les dégâts. Voici les modèles de Bambino Mio ici.

       6. Les sorties ou vacances

Il nous semblait normal de continuer à utiliser les CL lors de nos sorties ou vacances. Nous avons donc toujours fait suivre notre matériel en vadrouille. Quand on partait chez des amis pour une soirée ou une après-midi, on prenait juste le nécessaire dans un sac (lingettes en éponge, petit flacon pompe rempli d’eau au cas ou on ait pas accès à un robinet à côté, sac étanche de transport pour les couches sales, couches propres), et pour un weekend en famille ou à l’extérieur, on faisait également suivre le seau de couches, car nous voyageons essentiellement en voiture, ce qui fait qu’on a toujours la place de l’emmener. Je suis sceptique par contre pour ceux qui voyagent en train, cela prend quand même pas mal de place … Selon la durée de notre voyage, on prévoit ou pas de faire une machine sur place quand cela est possible.

       7. Conclusion

Voilà, je pense avoir fait le tour de la question !

Si je peux faire un bilan de notre expérience, je dirai que je pourrai le refaire bien évidemment pour un second enfant sans hésitation, que malgré l’organisation que cela demande, je n’ai pas passé un temps infini à entretenir les couches, il suffit juste de bien gérer les machines, le pliage, le rangement, et le tour est joué ! J’aimerai aussi rassurer beaucoup de personnes (qui pensent encore qu’on est complètement fous !) qu’en 2019, les CL sont vraiment faciles à utiliser et entretenir et qu’il existe des machines de nos jours, c’est nos grand-mères qui avaient du mérite à l’époque de tout faire à la main, pas nous !

Il est important aussi de mentionner que la vie en couches lavables est beaucoup plus facile quand les deux parents sont sur la même longueur d’ondes, en effet un parent septique ne va pas aider à ce que l’aventure se passe dans la joie et la bonne humeur !

Je crois que d’un point de vue environnemental, sanitaire, et économique cela en vaut vraiment la chandelle, alors motivez-vous pour vos p’tits bouts, et passez le cap avec les couches lavables !

 

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